Trois terroirs ... pour un "Grand Cru"
Les trois parcelles du vignoble du château La Fleur de Gay ; La Fleur, Gay et Groupey ; avec leurs différences géologiques ou édaphologiques (agrologiques, pédologiques) représentent trois expressions complémentaires et synergiques dans l’assemblage de ce terroir aux « aptitudes viticoles exceptionnelles » que constitue cette haute terrasse du Gunz, « la plus ancienne et la plus haute terrasse du Libournais (38 à 40 mètres d’altitude) »1.
Les argiles pures du secteur de Pétrus
La première partie du vignoble du Château La Fleur de Gay, la parcelle de La Fleur, enserrée entre Pétrus et La Fleur Pétrus, plantée en merlot, repose sur la « boutonnière » d’argile pure (datant de l’ère tertiaire (- 6 millions d’années)), caractéristique des 20 hectares de cette partie du plateau de Pomerol que se partage, outre le Château La Fleur de Gay, Pétrus, les châteaux l’Evangile, La Conseillante et Vieux Château Certan.
Les graves argileuses de Gay voisines du château Lafleur
La seconde partie du vignoble du Château La Fleur de Gay, la parcelle de Gay, voisine du château Lafleur, repose sur un très épais manteau de graves du Günz (datant de la première glaciation de l’ère quaternaire entre -1,3 et -1,1 millions d’années (Pléistocène)). Quoique non loin de Pétrus, cette parcelle a pour caractéristique l’épaisseur de ce manteau graveleux repoussant l’argile du tertiaire à une profondeur de plus de 6 mètres. Il s’agit également pour la propriété d’un lieu d’élection du cépage merlot dans une expression qualitativement équivalente à la « boutonnière de Pétrus » mais stylistiquement différente.
Les graves de granulométrie élevée du secteur des châteaux Trotanoy et Le Pin
La troisième partie du vignoble du château La Fleur de Gay, la parcelle de Groupey, est également un terroir de graves gunziennes sur sous sol d’argile mais voisine des châteaux Trotanoy et Le Pin. Malgré une des altitude les plus élevée de la haute terrasse de Pomerol, le manteau graveleux recouvre «seulement » de 2 mètres 50 le socle argileux. Cette caractéristique est le gage d’un apport hydrique mesuré mais constant. C’est sur cette parcelle que sont plantés, associé à une troisième expression toute en finesse et en élégance du cépage merlot, les cabernets francs de la propriété. Ils trouvent dans ce lieu unique l’apport hydrique régulier nécessaire à leur élégance et des graves de granulométrie particulièrement élevée garantes de leur maturité optimale.
- Enjalbert H. Les grands vins de Saint-Emilion, Pomerol et Fronsac. Paris : Editions Bardi, 1983. La « géomorphologie de destruction » et les terrasses, p 121-144